K.O – Knights Out
Knights Out (K.O. – le nu interdit) – est une exploration audacieuse d’un monde alternatif. C’est une tentative de reconquête de la nature, de la ville et des créations humaines. Dans l’espace public, le corps nu est réprimé, interdit. Partant de ce constat, qui va à l’encontre de notre nature humaine, nous aspirons à rendre justice au corps en le mettant en lumière à travers la photographie, là où la morale s’efforce de le dissimuler – même sur la plupart des plages.
Nous nous érigeons ainsi en Chevaliers Clandestins, œuvrant secrètement de jour comme de nuit, toujours à l’abri des regards indiscrets. La proposition d’un autre monde, l’imaginaire d’une réalité différente et l’exploration de nouvelles possibilités deviennent une performance en soi. Notre objectif est de redonner au corps sa place légitime, son pouvoir et sa liberté, qu’il soit au cœur de la ville, en pleine nature ou dans des lieux de culte, insaisissable pour tous. Toutes les photos doivent être prises – et le sont effectivement – sans jamais être vues, dans des endroits où la nudité est prohibée.
Cette démarche incite à réfléchir sur la valeur que nous accordons à notre corps, sur ce que nous considérons comme intime ou sur ce qui nous est imposé comme relevant de l’intime. Que ce soit dans la nature, en ville ou dans des lieux sacrés, la nudité photographiée suscite tour à tour sympathie, questionnement ou indignation. Pourtant, sur quels critères peut-on décider que la nudité n’a pas sa place, étant donné que dans toutes les photos présentées, elle était interdite ? De même, quelle partie du corps, masculine ou féminine, est considérée comme plus acceptable ?
Alors que certains pourraient interpréter notre démarche comme provocatrice, cette série trouve sa justification dans une volonté profonde de revendication : montrer, exposer les corps. Ainsi, nous nous opposons aux dogmes, qu’ils soient moraux, sociaux ou religieux. En étant constamment connectés à la nature, en dialoguant avec elle, comme en témoigne « kataclysm_e », nous aspirons à lui restituer sa place, cette fois-ci à travers le corps nu, alors que tout est fait pour l’entraver, le dompter et l’effacer de notre champ de vision.