A propos des Chevaliers Photographes
Couple atypique dans la vie, duo de photographes improvisé, ont eu envie de partager à travers la photo leur folle aventure amoureuse, artistique, sexuelle, qu’ils vivent ensemble et avec leurs amantes. Ils aiment la belle humeur de leur vie et de leurs nuits, cette liberté totalement assumée de leur bisexualité, et la désinvolture des femmes avec qui ils vivent tout cela. Et ils veulent transmettre ces énergies joyeuses, inconscientes, incongrues, fantasmiques, orgasmiques… Très vite après leur rencontre, en 2018, ils captent des instants avant, pendant ou après l’acte sexuel. Les corps s’enlacent, se prélassent, se goûtent, s’embrassent, s’offrent, s’enchaînent, se déchaînent. Dans tous leurs états, ils racontent alors leur histoire.
Inlassables curieux, assoiffés de nouvelles aventures à vivre et à revivre au fil des rendez-vous, à faire découvrir leur folie à celles qui veulent bien les suivre ; Stakanovistes du plaisir, doux-dingues hédonistes, poètes polyamoureux, ils témoignent ainsi – tel un acte s’il n’est politique, en tous les cas engagé – de ce qu’ils s’apportent l’un à l’autre, du bonheur que s’ils (se) partagent dans leurs caresses (réciproques), et de ce qu’ils aiment donner aux femmes et recevoir d’elles, en étant, restant eux-mêmes. Ils partagent leurs sensations, bravent leurs (nos ?) interdits, questionnent la sexualité et les tabous qu’elle suscite alors qu’ils s’impliquent dans leurs photos, ils balayent le modèle du couple hétéro (ou homo)normé, et libèrent les femmes du carcan pudibond dans lequel elles sont enfermées.
En 2020, ils mettent sur pied leur première exposition, en deux chapitres : Secret , et Censored. Certaines de ces œuvres seront ensuite exposées à la Concorde Art Gallery, tandis qu’ils obtiennent la mention honorable aux ND Awards pour la photo « Le Mont Fuji ».
En marge de tout ce travail, alors que la pandémie leur évoque un cataclysme déjà en cours, ils travaillent sur un nouveau projet à envergure écologique, et photographient des paysages urbains ou naturels qui évoquent un « Kataclysm_e ». Là aussi, le corps est nu, laisse voir toute sa fragilité, et la fragilité de notre espèce. Là où d’habitude ce sont des corps de femme qui sont mis en avant pour contraster avec le métal, un homme seul, affublé d’un masque à oxygène néo-rock, affrontant une météo capricieuse, ère dans une zone inhabitée, immense, et constate, impuissant, les meurtrissures d’une Terre devenue hostile à l’humanité, aux paysages arides, à l’abandon, polluée, en ruine. Avec un effet « Billal », dans un esprit no-future, en entremêlant photo-reportage et l’anticipation, ils ont un objectif : alerter, alarmer, puisqu’il le faut sans cesse. La photo in situ prend alors un sens terrible et pose question : si l’humanité survit à ses excès, quelles seront les conditions de son existence ? Sélectionné au Festival Emois Photograhiques Edition 2022, ces photos seront pour la première fois exposées au public.